Le droit de vote est constitué de deux dimensions : le suffrage actif et le suffrage passif. Le suffrage actif désigne le droit de voter lors d’élections ou de votations. Le suffrage passif est le droit d’éligibilité, à savoir le droit d’être élu·e.
En Suisse, les étranger·ère·s n’ont pas le droit de vote au niveau fédéral. Cependant, certains cantons et communes accordent le droit de vote aux étranger·ère·s au niveau cantonal et communal (actif, passif ou les deux selon les cantons) avec comme critères notamment une durée minimale d’établissement en Suisse.
Au niveau cantonal, seuls les cantons de Neuchâtel et du Jura octroient le droit de vote (actif) pour les étranger·ère·s. Au niveau communal, celui-ci est beaucoup plus répandu. Dans la plupart des cantons de Suisse romande (Fribourg, Neuchâtel, Vaud et Jura), les étranger·ère·s disposent d’un droit de vote actif et passif dans toutes les communes mais ne possèdent par exemple qu’un droit de vote actif dans le canton de Genève.
En Suisse alémanique, il n’existe pas de droit de vote général pour les étranger·ère·s et les tentatives de l’introduire ont échoué lors de nombreux référendums. Les cantons de Bâle-Ville, d’Appenzell Rhodes-Extérieures et des Grisons laissent toutefois la liberté à leurs communes de l’introduire au niveau communal.
- Nombre d’étranger·ère·s résident depuis plus de dix ans chez nous. Ces personnes paient des impôts et des cotisations sociales, ont des enfants scolarisés en Suisse et s'engagent souvent au niveau associatif ou communal. Il est donc révoltant qu’elles ne disposent pas de droits politiques alors qu’elles remplissent aussi leurs devoirs.
- Si l'on est concerné par les décisions politiques, on doit également pouvoir y contribuer.
- Le droit de vote des étranger·ère·s encourage leur intégration en les familiarisant avec le système et la culture politique suisse.
- Le droit de vote doit être réservé aux citoyens et citoyennes suisses. L'accès au droit de vote doit se faire par la naturalisation. Les droits politiques doivent être accordés sur la base des compétences linguistiques, sur la connaissance du système politique ainsi que de l’acceptation du système juridique et des valeurs démocratiques. Si une personne se dit être bien intégrée et remplit ces principes, elle devrait alors commencer les démarches de naturalisation.
- Par l'introduction du droit de vote pour les étranger·ère·s, les Suisses et Suissesses se verraient discriminé·e·s, car les étranger·ère·s auraient accès au droit de vote sans devoir remplir certains devoirs (comme le service militaire par exemple).
- Il existe d’autres alternatives pour s'impliquer politiquement. De plus en plus de communes introduisent par exemple une motion destinée aux étranger·ère·s qui leur donne la possibilité d'intervenir politiquement au parlement communal.