Dans le débat sur l'aide au suicide, une distinction est faite entre les différentes formes qu'elle peut prendre. En fonction de l'implication de la personne aidante, il peut s'agir d'euthanasie active, d'euthanasie passive ou de suicide assisté.
L’euthanasie active directe désigne l'homicide ciblé d'un être humain (décès sur demande) pour abréger ses souffrances. Dans ce cas, un médecin administre le médicament létal directement au patient qui en a expressément fait la demande. En Suisse, l'article 114 du Code pénal interdit aujourd'hui cette pratique. Elle est cependant autorisée aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg.
On distingue l’euthanasie active de l’euthanasie passive qui se définit par le renoncement de mesures pour maintenir la personne en vie («laisser mourir»). Ceci n'est pas interdit en Suisse s'il est clair que la personne concernée ne reprendra pas conscience.
Une autre forme d’euthanasie est l'aide au suicide (appelé «assistance au suicide») qui met à disposition de la personne désirant mourir les moyens nécessaires à son suicide. Toutefois, ces moyens doivent être pris par la personne elle-même. Cette forme d’euthanasie n'est pas pénalisée en Suisse sous certaines conditions (p. ex. capacité de juger, délai de réflexion, décision propre, exécution autonome).
Les directives actuelles de l'Académie Suisse des Sciences Médicales (ASSM) sur les soins aux patient·e·s en fin de vie reconnaissent qu'un·e médecin peut décider dans des cas individuels, sur la base d'une décision de conscience, d'accompagner un suicide. Toutefois, à l'heure actuelle, cela ne fait pas parti du cahier des charges des médecins.
- La vie humaine doit absolument être protégée. Dans certains cas, cette protection peut s’avérer être une charge insupportable pour la personne à qui elle est destinée. C'est pour cette raison que dans des situations extrêmes et exceptionnelles l’euthanasie active directe devrait être introduite. Un médecin qui soulage un être humain de ses souffrances à sa demande urgente ne devrait pas être puni.
- Le droit de disposer de soi vaut pour tout un chacun. Si un être humain est capable de jugement, sa décision de vouloir mourir est libre et légitime. L'état ne doit pas l'en empêcher sauf si cette décision a des répercussions négatives sur des tiers.
- De plus, les analyses scientifiques démontrent qu'une libéralisation de l’euthanasie ne conduit pas à une augmentation des suicides.
- L’euthanasie indique le revers d'une société nettement libérale: on porte trop d'attention au droit à disposer de soi sans penser que les candidat·e·s au suicide ne sont souvent plus en mesure de considérer librement et objectivement le suicide qu'ils envisagent. Poursuivre la libéralisation de l’euthanasie engendrerait finalement une pression sociale exercée sur les personnes âgées, malades et handicapées qui les inciterait à mourir.
- Avec les directives anticipées, les nouvelles dispositions en matière de protection de l'adulte et l’euthanasie passive légale, il existe aujourd'hui en Suisse déjà bien assez de possibilités de déterminer quand l'on souhaite mettre fin à ses jours. De plus, la médecine palliative moderne est à même de soulager les douleurs les plus fortes. Ceci est suffisant pour expliquer pourquoi l’euthanasie active directe doit être refusée.
- En légalisant l’euthanasie active directe, la pression qui s'exerce sur les médecins pour fournir une assistance au suicide organisée s'accentuerait massivement. L’euthanasie réside, cependant, dans la responsabilité de la société et ne peut pas être simplement déléguée au corps médical.