L'ordre juridique suisse se fonde sur une tradition sociale séculaire et se réfère aux deux sexes traditionnels "féminin" et "masculin" pour faire référence au genre. Le registre de l'état civil enregistre le sexe des citoyens/citoyennes en tant qu'élément important de l'état civil et ne permet actuellement que l'enregistrement des deux sexes traditionnels. Ces dernières années, un débat a eu lieu dans différents ordres juridiques étrangers sur l'introduction d'un troisième sexe ou sur la possibilité de renoncer à l'inscription du sexe.
En Suisse aussi, le sujet est d'actualité. En 2022, le Conseil fédéral a examiné dans un rapport l'introduction d'un troisième sexe officiel. Jusqu'à présent, il s'oppose à son introduction ou à une renonciation générale à l'inscription du sexe, car il estime que les conditions sociales ne sont actuellement pas réunies. Le Tribunal fédéral reconnaît l'intersexualité, mais s'inquiète de l'insécurité juridique qui en résulte et a rendu en mai 2023 un jugement unanime contre un troisième sexe.
L'introduction d'un troisième genre contribuerait à mieux inclure les personnes présentant des caractéristiques intersexuelles ou des identités de genre non binaires et à promouvoir l'égalité des droits.
D'autres pays comme l'Allemagne, l'Australie, l'Inde, le Canada et le Népal ont déjà reconnu un troisième genre. La Suisse pourrait suivre cette tendance internationale et donner ainsi un signe d'ouverture et de tolérance.
De nombreuses personnes non-binaires sont discriminées et ont, entre autres pour cette raison, une moins bonne santé psychique en moyenne. L'introduction d'un troisième sexe peut contribuer à améliorer la santé de ces personnes.
L'introduction d'un troisième sexe entraînerait une charge administrative supplémentaire. De nouveaux formulaires et documents devraient être créés pour prendre en compte le troisième sexe.
La définition exacte et la reconnaissance juridique d'un troisième sexe pourraient être compliquées et entraîner une incertitude (juridique). Des règles et des directives claires devraient être établies pour garantir que les droits et les obligations des personnes concernées soient clairement définis.
Il n'est pas certain que la société suisse soit prête à accepter un troisième genre. Cela pourrait susciter une résistance et un rejet, en particulier de la part des groupes conservateurs qui préfèrent la distinction traditionnelle des deux sexes.
Le troisième sexe englobe une série d'identités différentes qui sont toutes mises dans le même sac.